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Le malbec, un cépage ancien à Cahors
Le cahier des charges de l’AOC Cahors autorise uniquement trois cépages : un cépage « principal » et deux cépages « accessoires ».
Le principal est le malbec, cépage emblématique du vignoble qui l’a vu naître. Indissociable de l’identité de l’appellation dont il transcende les différents terroirs, il représente a minima 70 % de l’assemblage d’un vin, mais il est souvent travaillé en monocépage.
Le malbec est un cépage ancien à Cahors où il est présent depuis le XVIe siècle au moins. D’après la génétique, il est issu d’un croisement de la magdeleine noire, cépage originaire des Charentes (qui est aussi à l’origine du merlot) et du prunelard, cépage originaire de la vallée de la Garonne.
On dit d’ailleurs qu’il a la précocité de la magdeleine noire et les composés phénoliques du prunelard. Quant à son nom, il le doit, selon diverses sources ampélographiques, à un certain Monsieur Malbeck, propriétaire terrien qui l’introduisit au cours du XVIIIe siècle dans la région de Bordeaux d’où il embarqua ensuite, probablement dans le second quart du XIXe siècle, à destination de l’Argentine et du Chili. En cours de route, il perdit son « k » final !
Un cépage qui a la cote
D’un point de vue physico-chimique, le malbec est un cépage qui à la fois présente de beaux équilibres phénoliques, se montre prodigue en tanins de pellicule (lesquels favorisent la suavité et la rondeur) et dispose d’une structure colloïdale stable : il est ainsi adapté à l’élaboration de grands vins.
Son profil gustatif répond en outre aux attentes des consommateurs actuels qui veulent des vins équilibrés, expressifs et cohérents.
Enfin, le malbec tend à mieux résister que d’autres cépages au phénomène de la hausse des températures.
Résultat, les surfaces plantées dans le monde ont doublé depuis 2000, progressant dans ses deux pays de prédilection : l’Argentine et la France.
Dans ce dernier pays, 80 % des surfaces (5 078 hectares) sont situées dans le Sud-Ouest, le reste essentiellement en Val de Loire (765 hectares) et Languedoc (453 hectares). Mais c’est seulement à Cahors, où il représente 85 % de l’encépagement, qu’il est majoritaire.
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