Un poisson qui a de la gueule
N’ayons pas peur des mots : la lotte commune ou baudroie est tout simplement monstrueuse et ce n’est pas sans raison qu’elle est surnommée “crapaud” ou “diable de mer”. Longtemps, elle fit peur aux pêcheurs, qui préféraient la rejeter à l’eau. Peu de personnes connaissent d’ailleurs son apparence, puisqu’elle est généralement présentée étêtée sur les étals.
Il faut dire que sa tête a de quoi couper l’appétit, même aux plus motivés ! Énorme, aplatie et bien plus large que le reste de son corps, elle s’assortit d’une bouche immense, surmontée de nombreuses dents pointues, recourbées vers l’intérieur pour mieux happer ses proies. L’ensemble du corps est recouvert de lambeaux de peau semblables à des algues : une tenue de camouflage parfaite. Piètre nageuse, la baudroie est peu active et se nourrit de petits poissons qui passent à sa portée, attirés par un leurre pendu à un lament et qui se déploie devant sa bouche.
Un jour, un pêcheur plus courageux que les autres décida de la faire cuire, découvrant alors que derrière cet aspect repoussant se dissimulait un véritable trésor. C’est donc finalement dans l’assiette que la lotte est parvenue à se faire aimer. Sa chair ferme, sans aucune arête, la rend facile à préparer, faisant d’elle un poisson aussi prisé qu’il est laid : c’est dire s’il est délicieux !
Comment déguster la Lotte ?
Si sa queue est réputée, ses joues et son foie sont aussi très recherchés. Elle se prête à toutes les préparations : rôtie au four, sautée, poêlée, grillée au barbecue, à la vapeur ou en papillote.
Où croiser la Lotte ? Comment la pêcher ?
Cette espèce est particulièrement présente dans l’Est de l’océan Atlantique et en Mer Méditerranée, ainsi que dans le Golfe de Gascogne, au large des côtes espagnoles et portugaises.
Présente sur les fonds entre 50 et 800 m de profondeur, la lotte est principalement pêchée au chalut de fond ou au let maillant. C’est une espèce emblématique de la pêche bretonne.
Crédits : Pavillon France
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